Je le parcours par petits bouts en parallèle d'autres lectures plus légères car le ton laisse bien peu de place au merveilleux, à l'optimisme. Bien que sur ce dernier mot, j'ai, parfois, tort car derrière un remord, grâce à une amitié ou à l'amour se cachera un espoir, la vie et la liberté.
L'auteur a une plume superbe, poétique, mélancolique et philosophique (j'ai aussi "macrobiotique" dans ma besace mais ça ne colle pas). En prenant connaissance de la dernière phrase du résumé, je me doutais bien de qui se cachait derrière les méchants et véritablement il y a de quoi perdre sa foi en l'humanité.
Chaque nouvelle est consacrée à un personnage (ou créatures mais ce terme me parait trop péjoratif, limite insultant) mythique (sphinx, faune, cyclope, etc...) dont nous découvrons l'identité au fur et à mesure de notre lecture mais aussi aux termes de celles-ci dans des illustrations. Les rencontrer de visu inflige le dernier coup de massue. Dans un monde où ils ne peuvent vivre au grand jour sans craindre pour leurs vies ou attirer diverses formes de convoitises, ils tentent de subsister. A travers chacun, l'auteur nous décrit leurs différences et leurs bien tristes existences où ils sont traqués, chassés, exploités, sacrifiés.
En alternance, sans crier gare, les aventures de la confrérie des Effraies s'intègrent dans le roman nous apportant une véritable bouffée d'air. Le ton devient plus dynamique, plus enjoué. Le langage plus familier, plus ordurier selon les personnages qui apportent une touche bienvenue d' humour. Leur bande est, dés les premières lignes, très attachante et nous revenons à des valeurs d'amitié, de respect, de confiance, d'entraide. Bon d'accord, pour être totalement honnête, ce sont aussi des voleurs et des tueurs mais de méchants. Je prends beaucoup de plaisir à lire ces chapitres et à chaque fois ils me tardent de les retrouver. A ce stade de ma lecture, quelque chose se dessine mais je n'ai aucune idée où souhaite m'emmener l'auteur.